Catholiques en Russie : D’après les archives du KGB 1920-1960

En Russie, les événements prennent une tournure tragique. Mgr Neveu, un religieux assomptioniste devenu évêque catholique de Moscou, transmet à Rome, le 24 février 1935, son inquiétude pour le sort des premiers persécutés. Il dépeint l’abomination de la désolation qui l’entoure et s’inquiète de la détermination du régime soviétique à éliminer les groupes catholiques. Bien que peu nombreux, ces croyants se montrent fervents et dynamiques, ce qui les rend encore plus menaçants aux yeux du pouvoir.

La nouvelle communauté de religieuses, née de la révolution, doit disparaître. Les évêques, les prêtres, les fidèles russes-catholiques et les missionnaires qui sont restés sur place, malgré l’incertitude des temps, sont également dans le viseur. Deux femmes courageuses, mère et fille, responsables de l’église Saint-Louis-des-Français, font face à une série d’interrogatoires nocturnes qui ne parviennent pas à les ébranler.

Surveillés et traqués, beaucoup d’entre eux se retrouvent arrêtés, interrogés jusqu’à l’épuisement, condamnés et relégués dans des camps. Nombreux ne reviennent jamais, exécutés secrètement ou emportés par la mort lente. Le Père Antoine Wenger reconstitue leur histoire à partir des archives du KGB, entrouvertes en 1991 et désormais refermées. Il met en lumière leur confrontation avec cette force persécutrice.

Les croyants parlent de conviction, tandis que policiers et juges transforment leurs actions en crimes : appartenance à une organisation terroriste, espionnage au profit d’une puissance étrangère (le Vatican), agitation contre-révolutionnaire, etc. Ce livre offre un aperçu des mouvements catholiques en Russie ainsi que des initiatives du Vatican pour les soutenir. Il constitue un témoignage précieux pour préserver la mémoire des victimes du stalinisme et fait également connaître des figures captivantes.