Histoire de l’Ordre du Temple -Les Chevaliers Blancs Templiers de 1099 à 1291

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« Un nouveau genre de milice a vu le jour, dit-on, sur notre terre, précisément dans ce pays que le Soleil levant a visité du haut des cieux. Là où il a dispersé, de son bras puissant, les princes des ténèbres, cette fière milice s’apprête à exterminer bientôt leurs satellites, c’est-à-dire les enfants de l’infidélité. Elle se propose de racheter à nouveau le peuple de Dieu et de faire briller devant nos yeux la corne du salut, dans la maison de David, son fils.

Oui, cette milice est unique, inconnue des siècles passés. Elle se bat sans relâche sur deux fronts : contre la chair et le sang, mais aussi contre les esprits de malice qui rôdent dans les airs. Il n’est pas rare de voir des hommes affronter un ennemi corporel avec uniquement leurs forces physiques, ce qui ne m’étonne guère. En revanche, mener une guerre contre le vice et le démon en s’appuyant uniquement sur les forces de l’âme n’est pas non plus une prouesse si extraordinaire, tant le monde est peuplé de moines qui mènent ces combats.

Cependant, ce qui m’émerveille et semble si rare, c’est de voir un même homme brandir avec courage sa double épée et ceindre noblement ses flancs de son double baudrier. Le soldat qui revêt simultanément son âme de la cuirasse de la foi et son corps d’une cuirasse de fer ne peut qu’être intrépide et en sécurité parfaite. Sous sa double armure, il ne craint ni homme ni diable. Loin de redouter la mort, il la désire.

Que pourrait-il craindre, en effet, qu’il vive ou qu’il meure, puisque Jésus-Christ est sa seule vie et que, pour lui, la mort représente un gain ? Il vit sa vie avec confiance et de bon cœur pour le Christ, mais ce qu’il préfère, c’est se libérer des liens du corps pour être avec le Christ , voilà ce qui lui semble le meilleur.

Alors, avancez au combat en toute sécurité, et chargez les ennemis de la croix de Jésus-Christ avec courage et intrépidité. Vous savez bien que ni la mort ni la vie ne pourront vous séparer de l’amour de Dieu, fondé sur le plaisir qu’il trouve en Jésus-Christ. N’oubliez pas ces paroles de l’Apôtre au milieu des périls : « Que nous vivions ou que nous mourrions, nous appartenons au Seigneur » (Rom. XIV 8). »

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J’espère que cette réécriture vous convient !