Le style transcendantal au cinéma: Ozu, Bresson, Dreyer

**Le Style transcendantal au cinéma**, le livre-manifeste de Paul Schrader, s’affirme depuis 1972 comme la référence incontournable en matière d’expression filmique de l’invisible et du Sacré, notamment outre-Atlantique. Nous vous présentons ici la première traduction intégrale en français. Ce qui rend cet ouvrage essentiel, c’est la création d’un concept pertinent : le « style transcendantal ». Ce concept décrit l’excellence de l’image poussée à sa limite expressive et révèle comment ce style structure les images selon un schéma ternaire d’expression : la « quotidienneté », la « disparité » et la « stase ».

Dans l’art du cinéaste au style transcendantal, la tension s’exacerbe. Il met en lumière la « disparité » entre l’expérience humaine ordinaire, réduite à sa structure par la phase stylistique de « quotidienneté », et la dimension de transcendance qui l’envahit toujours. Ainsi, le spectateur se retrouve face à un choix inéluctable : refuse-t-il ce qui lui semble dépourvu de signification, ou accepte-t-il l’expression in-humaine de ce qui donne à son expérience une profondeur qu’il ne peut revendiquer comme étant la sienne : le Transcendant ?

Dès lors, le « style transcendantal » se distingue par son ambition d’épurer l’image signifiante, la transformant progressivement en image expressive. Des cinéastes comme Ozu, Bresson et Dreyer, ainsi que le néo-réalisme italien, ont reconnu cet impératif à des degrés divers. Aujourd’hui, des cinéastes, vidéastes et performeurs poursuivent ce même chemin, créant ce que l’on appelle le slow cinema. Schrader aborde cette thématique dans l’Introduction de la deuxième édition de son ouvrage, intitulée « Repenser le style transcendantal » (2018), que nous traduisons également en Postface.

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