L’habitation du schizophrène : Vers une clinique de l’Être du Lieu et du Monde

« Habiter, c’est une caractéristique intrinsèque de l’humain. Seul l’être humain habite véritablement. Contrairement aux animaux, nous avons conscience de notre existence, ce qui nous rend présents dans le monde. Cette présence nous permet de réfléchir à notre avenir à partir d’un présent bien ancré. D’ailleurs, cette réflexion devient plus efficace lorsque nous apprenons à organiser l’espace qui nous entoure. En structurant notre corps et l’environnement, nous créons un chez-soi, un endroit où nous pouvons laisser nos défenses de côté et redevenir nous-mêmes. Ce chez-soi représente un havre de paix, un lieu où nous nous sentons en sécurité et où nous partageons notre intimité.

Il constitue un espace central où nous pouvons nous recentrer, loin du tumulte de la vie quotidienne. L’habitat devient alors un refuge garantissant notre stabilité. En revanche, la schizophrénie, une pathologie psychiatrique, perturbe profondément le sens de soi. Les symptômes, qu’ils soient positifs, négatifs, ou de dissociation, ainsi que les troubles cognitifs, font de cette maladie une véritable épreuve pour habiter le monde. Pour une personne schizophrène, habiter devient un défi, et elle semble déconnectée de son environnement.

Alors, comment pouvons-nous aider ces personnes à réinvestir leur corps et leur habitat afin de mieux appréhender le monde qui les entoure ? Quelles initiatives sont mises en place pour les soutenir ? Grâce à une approche phénoménologique, l’expérience d’habiter pour une personne schizophrène nous invite à comprendre un monde peuplé de divers êtres, chacun avec ses propres perceptions. Pour en savoir plus, poursuivez votre lecture. »