Pathologie verbale, ou, Lésions de certains mots dans le cours de l’usage

« Ce texte peu connu, publié en 1880, offre un véritable florilège de mots indisciplinés, marqués par le temps et l’usage. Certains ont vu leur sens originel modifié jusqu’à l’absurde, tandis que d’autres révèlent une poésie inattendue. Emile Littré s’y attache avec la passion d’un entomologiste, préservant un trésor d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Que ce soit pour explorer une pathologie verbale ou pour entreprendre un petit voyage en « curiosité linguistique », cet ouvrage révèle combien il est émouvant et ludique de découvrir la face cachée de notre langue.

Son auteur le souligne lui-même : il souhaite que ce travail soit léger et didactique, représentant la conclusion d’un magnifique parcours au service de la langue. « Comme un médecin qui, après de nombreuses années et de nombreux patients, parcourt son journal à la fin de sa carrière pour en tirer des cas instructifs, j’ai ouvert mon journal, c’est-à-dire mon dictionnaire, et j’y ai sélectionné une série d’anomalies qui m’avaient frappé et souvent embarrassé lors de sa composition. Ce n’est pas un traité ni un mémoire que je m’apprête à soumettre à mon lecteur , c’est plutôt une série d’anecdotes, où chaque mot se dresse en héros ».

Prenons par exemple le mot « démanteler ». Au XVIe siècle, il signifiait littéralement « ôter le manteau », en parallèle à son sens figuré : « abattre les remparts d’une ville ». Aujourd’hui, le sens propre a disparu, et l’usage n’a conservé que le sens figuré. Ce néologisme, introduit au XVIe siècle, mérite d’être salué pour sa créativité. Comparer les remparts qui protègent une ville à un manteau qui défend l’homme des intempéries est une métaphore ingénieuse. Rendre hommage à ceux qui excellent dans l’art du néologisme est un plaisir ! »

En espérant que cette réécriture vous convienne !