Charles II

Après une tentative infructueuse de reconquérir le pouvoir par la force, Charles a reçu le trône du général Monck à la suite de la mort de Cromwell en 1658. Il entre à Londres en tant que souverain le jour de son 30e anniversaire. Cependant, la situation s’avère délicate pour un Stuart d’Écosse, issu d’une famille traditionnellement catholique, et pour un cousin du roi de France, un pays ennemi depuis longtemps, surtout lorsque Louis XIV aspire à dominer l’Europe.

Charles II se montre à la hauteur de son grand-père béarnais, affichant un penchant pour les femmes et le secret. Bien qu’il semble sous l’influence de ses maîtresses et de ses passions futiles, ce qui lui vaut le surnom de Merry Monarch, il n’oublie jamais l’intérêt de son royaume – ou du moins, ce qu’il considère comme tel. Parfois respectueux du Parlement, d’autres fois dur et impitoyable, il réussit à maintenir, coûte que coûte, le statut de la monarchie face à ses adversaires tant intérieurs qu’extérieurs.

Bien qu’il semble « vendu » aux Français, notamment à travers Louise de Keroual, sa maîtresse bretonne, et qu’il paraisse céder aux désirs de Louis XIV, il agit en réalité avec finesse. Pendant que ce dernier se bat sur le terrain contre toute l’Europe, Charles II se concentre sur le développement de la marine et des colonies. Cela permettra à l’Angleterre de bâtir un empire au-delà des mers, garantissant ainsi sa richesse pour les siècles à venir.

Ainsi, ce souverain, souvent moqué et critiqué, mérite qu’on aille au-delà de cette simple image, largement renforcée par la Révolution orangiste de 1688 qui a évincé les Stuart du trône.